Consternant : l’ex-premier ministre de Ben Ali et le nouveau premier ministre post-Révolution ne sont qu’un seul et même homme : Mohamed Ghannouchi. Idem pour les postes clés et cerise sur le gâteau : l’ex-président de l’Assemblée Nationale de Ben Ali devient Président de la République par intérim !
Comment peut-on se permettre ainsi d’offenser le peuple tunisien et faire fi de sa Révolution ?
Le dictateur déchu, lors de sa dernière apparition, avait déclaré avoir compris le peuple, n’a-t-il pas compris que le peuple ne voulait plus de lui ?
Depuis l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, de grandes manifestations ont eu lieu à Tunis et dans plusieurs villes de Tunisie, exprimant clairement le rejet du nouveau gouvernement, du parti RCD et de l’appareil de Ben Ali ; ceux-là n’ont-ils pas compris ou feignent-ils de ne pas comprendre que le peuple ne veut plus jamais d’eux ?
- Faut-il que le sang coule à nouveau pour qu’ils soient entendus ?
- Faut-il que le peuple paie un autre lourd tribut pour qu’il dégagent ?
Oui, messieurs, dégagez immédiatement, donnez votre démission afin de garder un minimum de dignité ; ainsi, vous éviteriez l’inévitable et l’irréparable qui serait lourd de conséquences néfastes et très graves pour le pays par votre obstination, vous seriez coupables devant Dieu et le peuple, et seriez maudits à jamais. Rendez-vous compte que vous êtes tous illégitimes comme l’a été votre chef dictateur.
Oui, le gouvernement est illégitime, le parti RCD est illégitime, les membres de toutes les assemblées sont illégitimes et la constitution est illégitime.
Vous vous êtes maintenus en semant la terreur, bien pire que celle des terroristes, pratiqué la torture, l’injustice et pillé le peuple, et j’en oublie. Vous êtes plus indignes que les nazis, que Dieu vous pardonne, mais dégagez !
Maintenant, la solution consiste à désigner parmi l’élite non corrompue, honnête et compétente – la Tunisie en regorge – des personnes qui se chargeront immédiatement d’assurer la continuité de l'Etat pour une période pendant laquelle une nouvelle Constitution sera écrite, et des élections législatives et présidentielles organisées.
Il est préférable et recommandable que les personnes chargées de la transition n’aient pas été membres des partis reconnus ou non reconnus. Il est à préciser que la majorité du peuple tunisien le sait, la majorité des partis reconnus ont été fabriqués par le pouvoir pour servir de décor démocratique. Lors d’élections libres, le peuple choisira entre tous les prétendants avec ou sans étiquette de partis.
La propagande qui tente d’accréditer l’idée de vide politique en l’absence des gouvernants actuels et leur parti est un mensonge. Encore une injure à l’encontre du peuple tunisien ! Au contraire, l’Etat débarrassé des corrompus et leurs complices ne peut que mieux se porter ; ceci est une évidence.
L’armée, en refusant d’obtempérer à l’ancien dictateur, a évité un bain de sang en protégeant la population, elle a montré qu’elle est patriote et digne de confiance. A elle maintenant de permettre et de garantir la transition démocratique réclamée par son peuple. A elle d’arrêter, à titre préventif, toutes les figures connues du régime précédent, pour qu’après cette période transitoire, la justice statue sur leur sort.
Que Dieu guide les dirigeants de l’armée vers la bonne voie, et que Dieu préserve le peuple tunisien.